mardi 19 juillet 2016

MOLLA Jean, Sobibor



"Je l'ai fait pour qu'on m'arrête", répond Emma après avoir volé des biscuits dans un supermarché. Que se cache-t-il derrière ses mots, sa maigreur extrême, sa beauté douloureuse ? Quelle est l'origine de son anorexie : l'indifférence de ses parents, le silence, les mensonges savamment entretenus ? Emma veut savoir. Emma veut comprendre. La découverte d'un vieux cahier fera bientôt ressurgir du passé d'épouvantables secrets.


Mon avis

Sobibor. Que vous inspire ce nom ? Moi, pas grand chose et, pourtant, il est chargé d'histoire. Celle des camps de concentration. Je l'ignorais superbement lorsque j'ai acheté ce roman. La quatrième de couverture ne me fournissait aucun indice bien que le résumé donnait envie de découvrir immédiatement ce lourd secret promis.

Ce livre est présenté comme écrit par Emma, la protagoniste, une jeune femme mal dans sa peau et anorexique. Cette présentation est très agréable et l'écriture de Jean Molla se marie très bien au récit. Au final, les 192 pages se lisent très rapidement. C'est peut-être court mais il ne perd pas en richesse.

Alors qu'elle est avec sa grand-mère gravement malade, celle-ci laisse échapper des mots étranges dans son sommeil. Inévitablement, Emma questionne sans obtenir de réponse directe et c'est en découvrant un vieux cahier qu'elle découvre le secret monstrueux de sa famille. Ses certitudes vacillent : qui sont vraiment ses grands-parents qu'elle idolâtrait ? C'est à la fois pour elle un acte douloureux et une véritable délivrance car il ouvre la voie vers ses origines, son histoire cachée et donc vers sa guérison. Loin d'être axé sur Sobibor ou sur l'anorexie, ce roman aborde durement et avec justesse le secret de famille et ses lourdes conséquences.

Malgré le faible nombre de page, j'ai été touchée par Emma. Coincée entre sa maladie, ses découvertes et sa loyauté familiale, elle se montre plus forte qu'elle ne le pense et prends des décisions irrémédiable. On comprend facilement son agacement envers son père et sa mère trop bobos pour oser penser qu'elle ait besoin qu'il l'écoute, son envie de les provoquer, cette révolte que l'on peut appeler à soi quand on est adolescent. Elle commet d'ailleurs un acte terrible mais libérateur, laissé au jugement du lecteur.

Je ne sais pas si l'auteur décrit correctement l'anorexie et les pensées qui y sont associée. J'en doute même un peu mais il ne faut pas s'arrêter sur ce point, je pense. Il sert de fil à l'ensemble du texte mais n'en ai pas le thème central. En effet, il commence et finit par cette phrase : "Aujourd'hui, j'ai vomi pour la dernière fois". Phrase intéressante en soi, d'autant que l'auteur à choisi l'anorexie à dessein.

C'est donc un livre sérieux sans être trop dur, loin de la lecture de plage. Il reste cependant agréable à lire et accessible à un public de jeunes adolescents.

Une note ... 4/5




1 commentaire:

  1. A l'époque où je l'avais lu je n'avais pas du tout aimé mais avec du recul peut-être qu'il me toucherait plus !

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